Cem Boyner, le «Berlusconi à la turque», crée son parti politique
Istanbul, correspondance Le jeune industriel libéral Cem Boyner, grand trublion du jeu politique turc, a officialisé l'existence de son parti, la Nouvelle Démocratie (Yeni Demokrasi Harcketi, YDH) dont il a déposé les statuts le 22 décembre dernier au ministère de l'Intérieur à Ankara. Les 133 cofondateurs, en majorité hommes d'affaires, cadres supérieurs, quelques universitaires et journalistes, sont allés au mausolée de Mustafa Kemal Atatürk, pour rendre l'hommage traditionnel au fondateur de la Turquie moderne. «Nous voulons un Etat appartenant aux citoyens et non des citoyens qui appartiennent à l'Etat», a déclaré Boyner à cette occasion au registre officiel du mausolée.
Nouvelle star populiste et de plus en plus populaire de la scène politique turque, ce prince du textile avait maintes fois déclaré qu'il «fallait dépasser Atatürk», propos mal accueilli par les dirigeants kémalistes. Un seul député, Mehmet Emin Sever, actuellement indépendant et qui auparavant appartenait au Parti de la démocratie (kurde), figure dans la liste des fondateurs. Cem Boyner croit que son parti «aura au moins 45% des voix lors des prochaines élections générales», qui devraient avoir lieu au printemps 1996.
Le YDH (qui réunit aussi bien des ex-parlementaires de droite et de gauche, des anciens maos et quelques ex-néofascistes des Loups gris) s'érige, selon son leader, «comme une force politique qui représentera la voie de la raiso