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La Turquie hésite face au problème tchétchène

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publié le 31 décembre 1994 à 23h15

La Turquie hésite face au problème tchétchène

Istanbul, correspondance Le gouvernement turc ne s'est toujours pas clairement engagé contre l'offensive russe en Tchétchénie malgré la pression des médias et d'une opinion publique trés sensible au sort «des frères musulmans» du Caucase.

Au moins une fois par semaine depuis le début de l'intervention russe le 11 décembre, souvent à la sortie de la prière du vendredi, des rassemblements de quelques centaines de personnes dénonçant «Eltsine le bourreau», sont organisées par des partis et groupuscules islamistes et d'extrême droite, qui se bagarrent d'ailleurs entre eux. Régulièrement, la police empêche les manifestants pacifiques de déposer des couronnes noires devant l'ambassade russe d'Ankara et le consulat d'Istanbul. Des soirées culturelles à caractère politique, toujours en signe de protestation contre l'offensive russe, sont également organisées par les quelques dizaines de milliers de Tchétchènes de Turquie, qui revendiquent la liberté et l'indépendance de leur peuple et de l'ensemble de la région du Caucase. Le quotidien populaire Sabah publiait avant-hier une grande interview du «président» tchtéchène Doudaïev appellant «à l'aide morale, politique et militaire de la Turquie».

Mais les autorités turques demeurent pour leur part très mesurées. Le ministre des Affaires étrangères et vice-président du Conseil, Murat Karayalçin, président des sociaux-démocrates, l'un des deux partis de la coalition gouvernementale, a ainsi affir