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Rio maintient la «paix armée» dans ses favelas

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publié le 31 décembre 1994 à 23h15

Rio maintient la «paix armée» dans ses favelas

Rio, de notre correspondant Signé fin octobre entre le gouvernement fédéral et les autorités de l'Etat de Rio, l'accord sur la participation de l'armée à la répression de la criminalité dans la métropole carioca sera prorogé pour un mois à dater du 1er janvier.

Ce sera l'un des premiers actes officiels que le nouveau président du Brésil, Fernando Henrique Cardoso, paraphera à l'issue de la cérémonie d'investiture qui aura lieu dimanche à Brasilia.

Si l'on en croit les sondages, le prestige de l'uniforme vert olive, passablement flétri jusqu'alors par vingt ans de dictature (1964-1985), est en passe de retrouver son zénith dans le coeur des Cariocas. Depuis que le Commandement militaire de l'Est (CML) a pris en charge les opérations de maintien de l'ordre à Rio, les soldats aux visages passés au noir ou dissimulés sous des cagoules «ninja» qui patrouillent dans les favelas sont devenus, aux yeux d'une population exaspérée par la violence, les garants d'une «paix armée» rassurante, fût-elle illusoire par bien des côtés.

Car, au-delà de la démonstration de force, le bilan de deux mois d'intervention sous l'égide du CML ne se prête guère aux analyses euphoriques. Les 160 armes et les quelques kilos de drogue saisis au cours des incursions quasi quotidiennes réalisées depuis la mi-novembre dans les bidonvilles par des unités d'élite des trois armes représentent en effet un maigre butin au regard des moyens considérables mis en oeuvre, pa