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Manoeuvres maritimes - DEPUIS QUELQUES SEMAINES, une rumeur flotte entre Paris et Pékin. La France aurait «examiné la possibilité» de vendre à la Chine le porte-avions Clemenceau lorsque le navire sera désarmé en 1998, après la mise en service du Charles de Gaulle. La question aurait été abordée fin octobre aux environs de Paris, lors du dernier Salon du Bourget Naval, auquel étaient venus assister «deux importants officiers chinois». Ce projet aurait été finalement abandonné en raison de sa «signification politique», a affirmé à Libération une source parisienne bien informée. Le Japon et les pays d'Asie du Sud-Est redoutent en effet l'hégémonisme de Pékin dans cette zone. Mais la Chine, qui n'a jamais caché son ambition de moderniser sa flotte plutôt vétuste pour devenir une puissance maritime «océanique» d'ici quatre ou cinq décennies, semble bien déterminée à acquérir un porte-avions.
En 1992, Pékin avait étudié de très près la possibilité de racheter un navire ukrainien, mais ce projet avait échoué en raison des tensions entre l'Ukraine et la Russie sur le contrôle de la flotte de la mer Noire. La semaine dernière, une maquette du porte-avions américain Forrestal, baptisée pour la circonstance Espoir, a retenu l'attention des visiteurs du Salon aéronautique de Canton. «L'effondrement du bloc soviétique a donné un coup d'accélérateur aux projections chinoises», explique un diplomate asiatique basé à Hong-kong. Privée de menace immédiate sur toute sa fron