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Grogne anti-onusienne

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publié le 4 janvier 1995 à 0h37

Grogne anti-onusienne

- L'ANNÉE S'ANNONCE AGITÉE dans les relations toujours complexes entre les Etats-Unis et l'ONU, avec la grogne de plus en plus audible qui se répand à Washington contre la manière dont l'organisation internationale gère ses affaires en général, et ses «missions de paix» en particulier. La tension existait déjà en raison de ce qui est perçu par les Etats-Unis comme un échec du secrétaire général actuel, Boutros Boutros Ghali, de réformer la gestion de l'institution, étouffée par une bureaucratie croissante en dépit des promesses de changement proférées par l'intéressé avant son élection. L'extension des missions confiées à l'ONU, la controverse qui entoure celles-ci en Bosnie, pourraient entraîner un réexamen radical de l'enthousiasme multinational qui avait saisi Washington après la fin de la guerre froide, quand même une Administration républicaine, celle de George Bush, pouvait envisager une harmonieuse époque où l'ONU, gendarme international, interviendrait militairement pour mettre fin aux conflits menaçant la paix du globe.

On a vu ce qu'il en est dans le monde réel. Et l'entrée en fonctions du Congrès à majorité républicaine, qui a inscrit à son ordre du jour de sérieuses limitations, et parfois une interdiction pure et simple, à la participation des troupes américaines à des missions de paix sous contrôle étranger, ne peut qu'intensifier cette ère des frictions qui s'annonçait de toutes façons. Le nouveau président de la commission des Affaires é