Les trafics d'armes vers l'Algérie inquiètent les polices d'Europe
Les trafics d'armes en Europe organisés par les islamistes algériens commencent à inquiéter les polices d'Europe du Nord.
Sans doute est-ce la raison pour laquelle les policiers allemands, suisses et anglais, jusqu'ici moins alarmistes que leurs collègues français, laissent filtrer des informations. Le Sunday Times et Der Spiegel ont ainsi publié une enquête des services britanniques sur la manière dont des islamistes algériens collectent des fonds pour le GIA; l'autre des informations sur des réseaux de soutien installés à la frontière franco-allemande.
Les autorités françaises, qui pressaient depuis l'été 1993 leurs alliés européens de durcir leur attitude à l'égard des islamistes algériens, ont fini par donner l'exemple: elles ont ainsi arrêté, le 6 mai, Abdelhakim Boutrif à Beaumont, sur l'autoroute de Metz, dans une Opel remplie d'armes et d'explosifs. L'homme venait d'Allemagne et était déjà surveillé par le BND, les services secrets allemands. Cette affaire semble avoir été à l'origine d'un rapport de la police fédérale suisse daté du 20 mai dernier, que nous avons pu obtenir, et qui accumule les informations sur «les islamistes algériens qui ont obtenu la nationalité du pays d'accueil et qui se livrent au trafic d'armes».
Selon ce document, il existait à l'époque au moins «cinq cas de transport d'armes à partir de l'Allemagne vers les maquis algériens». Certains d'entre d'eux étaient déjà acheminés, d'aut