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A Rome, les jésuites se cherchent un avenir

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publié le 6 janvier 1995 à 0h32

Les jésuites ont ouvert hier à Rome leur 34e congrégation générale,

«parlement» de l'ordre fondé par Ignace de Loyola et approuvé en 154O par le pape Paul III.

C'est un événement majeur pour la Compagnie de Jésus, qui ne réunit ses instances ­ quelque deux mille délégués venus des cent sept provinces du monde entier ­ qu'en cas de décès du supérieur général, ou quand l'ordre est confronté à des choix cruciaux pour son avenir, ce qui semble être le cas aujourd'hui. Elu le 13 septembre 1983, comme successeur du père Pedro Arrupe, le père Peter-Hans Kolvenbach préside ce sommet destiné à prendre la mesure des enjeux du troisième millénaire pour la Compagnie de Jésus. Ce Hollandais de 67 ans, fin diplomate, qui fut «provincial» de l'ordre au Proche-Orient de 1974 à 1981, peut se flatter d'avoir apaisé les turbulences qui ont secoué la Compagnie au début des années 8O.

Fer de lance de la «théologie de la libération» en Amérique latine, les héritiers de saint Ignace s'étaient heurtés à l'époque, malgré leurs martyrs, aux crispations conservatrices du Vatican, prompt à instruire des procès en dérive marxiste. Jean Paul II alla jusqu'à nommer un délégué personnel pour gouverner l'ordre de 1981 à 1983, au moment de la disparition du père Arrupe.

Vers de nouvelles formes d'enracinement «L'option préférentielle pour les pauvres», affirmée dans le décret 4 de la 32e congrégation générale (1974-75), reste emblématique de l'activité missionnaire des jésuites. Mais l'évolution des précarités