«Pape noir» des jésuites élu à vie en 1983, le père Peter-Hans
Kolvenbach, originaire des Pays-Bas, est un expert en philologie. Ce polyglotte, qui parle aussi bien l'arabe que l'arménien, a longtemps vécu à Beyrouth avant de devenir le 28e successeur d'Ignace de Loyola.
- Vous réunissez votre congrégation générale, la 34e en quatre cent cinquante ans. Pourquoi?
Avec les défis nouveaux qu'il propose, l'an 2000 nous fascine. Le peuple de Dieu n'y échappe pas et doit chercher des réponses apostoliques nouvelles. Comme toutes les forces vives dans l'Eglise, les Jésuites, eux aussi, veulent découvrir comment la Compagnie de Jésus en tant que telle peut contribuer à cette nouvelle évangélisation et, en conséquence, comment elle doit être organisée, voire réorganisée, spirituellement et juridiquement, pour être en mesure d'accomplir les tâches nouvelles du troisième millénaire.
Comment expliquez-vous que les jésuites continuent à faire fantasmer?
Détachés de leurs désirs personnels, les jésuites profitent parfois de la mythologie qui les entoure; ils en sont aussi parfois les victimes, mais ils n'en sont pas dupes. Les best-sellers les plus récents sur les jésuites ont été écrits par des non-jésuites, que fascinait toute cette évangélisation menée aux frontières entre foi et science, foi et culture, foi et engagement social; les jésuites s'y sont aventurés, à leurs risques et périls, et cette aventure apostolique continue à attirer, non pas pour faire fantasmer mais pour servir l'Egli