Genève,
de notre correspondant Dans un document de 92 pages sur les violences commises à l'égard des femmes, qui vient d'être rendu public, le rapporteur des Nations unies, la Sri Lankaise Radhika Coomaraswamy, dresse un inquiétant constat: 100 millions de femmes ont été sexuellement mutilées en Afrique et en Asie.
Quelque 2 millions de filles sont menacées chaque année du même sort et ces pratiques d'excision et de mutilation se développent au sein des populations immigrées en Europe et aux Etats-Unis.
Autre donnée choquante du rapport: en Asie, la préférence pour les garçons est telle qu'elle signifie la mort de millions de fillettes, mal nourries et mal soignées, quand elles ne sont pas tout simplement victimes d'infanticides. Ainsi, il devrait y avoir 30 millions de femmes supplémentaires en Inde et 38 millions en Chine si la technologie moderne, qui permet de déterminer très tôt le sexe de l'enfant, ne conduisait souvent à l'avortement des foetus de sexe féminin, déplore Radhika Coomaraswamy.
Le rapport dénonce aussi les coutumes ancestrales dont sont victimes les filles: mal nourries, pas ou peu éduquées, pas soignées en cas de maladie, sujettes aux violences, forcées au mariage, qui tourne parfois à la tragédie. Ainsi, ces trois dernières années, plus de 11.000 meurtres de femmes, tuées pour raison de dot non payée, ont été officiellement recensés en Inde. Le rapport indique que «l'incapacité à payer la dot peut amener l'épouse à être torturée mentalement et physiquement,