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Libération
Enquête

Les petits juges d'Espagne agacent la classe politique

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publié le 7 janvier 1995 à 23h48

Les scandales politiques et financiers qui se répètent dans la

péninsule, ont révélé l'intransigeance de magistrats qui, à l'instar de leurs collègues français ou italiens, n'hésitent pas à s'en prendre à l'establishment.

Madrid, de notre correspondant - LES ESPAGNOLS voient en eux les protagonistes d'une opération «Mains propres», qui pourrait influencer l'évolution politique du pays. Jeunes, discrets, quelques juges d'instruction semblent disposés à aller jusqu'au bout des scandales qui se sont multipliés en 1994. Mario Conde et Javier de la Rosa, deux figures de proue de l'establishment financier, ont passé Noël en prison. Luis Roldan, l'ancien directeur de la garde civile, est toujours en fuite et l'instruction de ses malversations suit son cours, bombe à retardement potentielle pour les socialistes, tout comme le dossier GAL, récemment rouvert par le juge Baltasar Garzon, après les déclarations de deux anciens policiers accusant le gouvernement d'avoir été derrière ce commando anti-ETA. L'utilisation présumée frauduleuse des fonds secrets du ministère de l'Intérieur est également étudiée à la loupe par la justice.

Une partie de la classe politique, chez les socialistes en particulier, commence à s'inquiéter et à critiquer ouvertement cette irruption de la justice dans la conduite des affaires du pays. La réaction la plus violente est venue, cette semaine, de José Barrionuevo, ministre de l'Intérieur à l'époque où oeuvrait le GAL, aujourd'hui toujours député, qui s'en est