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Libération

Mitterrand se souhaite un bon bilan lors de ses voeux à la presse

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publié le 7 janvier 1995 à 23h48

«Je n'ai pas mauvaise conscience», a confié François Mitterrand en

présentant, hier, ses derniers voeux de président de la République à la presse. A quatre mois de la fin de son mandat, le chef de l'Etat s'est attaché à défendre le bilan de ses quatorze années de pouvoir. Il s'est efforcé de démontrer qu'il avait été fidèle, malgré des circonstances défavorables, à ses convictions de gauche.

Pour les besoins de sa démonstration, François Mitterrand, biographe de lui-même, a d'abord mis en évidence les limites de l'action politique. «Le pouvoir n'est pas ce que l'on croit», a-t-il dit, en soulignant son «aspect mythique». Certes, il reconnaît que «ce qui est merveilleux avec le pouvoir, c'est qu'il permet d'agir sur les choses et sur les êtres». Mais c'est pour ajouter aussitôt que les marges d'action sont sévèrement bornées par «le phénomène d'internationalisation» de l'économie, et par «le phénomène européen».

Mitterrand admet que le grand choix de son premier septennat, celui de la rigueur économique en 1983, a été dicté par les contraintes du réel. «Ce n'est pas moi qui me suis inséré dans la politique libérale», jure-t-il aujourd'hui. La gauche au pouvoir a simplement été victime, à l'entendre, de «phénomènes mécaniques». Une politique alternative à celle qui a été retenue en 1983 aurait été impossible: «Nous n'en serions pas sortis» car «l'argent circule, il fuit les places où il ne se sent pas en sécurité». L'«autre politique» préconisée par certains aurait «vidé la Fr