Le sort de Boris Eltsine donne
du tracas à Bill Clinton Washington, de notre correspondant Soucieuse de ne pas paraître défendre jusqu'au bout, contre l'indéfendable, un gouvernement et un président russes toujours «amis», mais sérieusement empêtrés, l'Administration Clinton a finalement décidé de prendre quelques distances avec Boris Eltsine et le gouvernement russe.
C'est ce qu'a fait savoir officiellement une lettre de Clinton au président russe, dont l'existence a été révélée par la Maison Blanche vendredi dernier.
L'heure n'est plus où l'on se contentait à Washington de considérer la crise tchétchène comme une «affaire intérieure» russe.
On n'en est certes pas à la critique ouverte du gouvernement de Boris Elstine, et dans sa lettre, Clinton se contente de souhaiter que la crise soit résolue par un dialogue pacifique, et que la Russie accepte les efforts de médiation des pays européens dans le cadre de la CSCE. En termes diplomatiques, le sens de la missive est on ne peut plus clair: les Etats-Unis s'inquiètent non seulement de l'évolution de la crise elle-même, mais plus profondément des conséquences qu'elle aura à terme sur le régime en place à Moscou. Al Gore, qui est l'un des rares membres de l'Administration à s'exprimer clairement, a mis les points sur les «i» en indiquant que les Etats-Unis avaient offert quelques «suggestions constructives» sur «la manière dont nous pensons qu'ils pourraient éviter le dommage qu'ils s'infligent à eux-mêmes», parlant bien évidemment