Eltsine avant Téhéran
- La guerre en Tchétchénie a eu pour conséquence accessoire de faire passer au second plan un autre différend entre les Etats-Unis et la Russie qui menaçait de s'envenimer: la réticence manifeste de Moscou à donner un contenu concret à «l'accord» que Clinton et Eltsine avaient affirmé avoir conclu à propos des livraisons d'armes de la Russie à l'Iran. En septembre, lors de la visite de Eltsine à Washington, les deux présidents avaient annoncé qu'ils s'étaient entendus sur les grandes lignes d'un accord sur le sujet: la Russie cesserait de livrer des armes à l'Iran, mais elle honorerait les contrats déjà conclus. La Russie est «une grande puissance, respectable» et elle ne peut «manquer à ses engagements», avait expliqué à l'époque Boris Eltsine. Dans les mois qui avaient précédé le sommet, les Russes n'avaient pas caché leur irritation vis-à-vis des pressions de Washington sur la question iranienne. Les besoins dramatiques du pays en devises fortes, et les vieilles relations nouées par l'ex-URSS avec l'Iran, justifiaient aux yeux de l'establishment militaire russe la poursuite de ces relations fructueuses. A l'époque, la décision prise par Eltsine à Washington avait été analysée comme une manifestation d'autorité du président russe, qui faisait passer ses bonnes relations avec Washington avant les échanges rémunérateurs avec l'Iran.
Mais le gouvernement américain estime que depuis septembre, rien n'a de fait progressé sur le sujet. Le plus grave, du poin