JOSÉ AMEDO ET MICHEL DOMINGUEZ, les deux anciens policiers qui

accusent aujourd'hui le gouvernement socialiste espagnol d'avoir organisé le GAL («escadron de la mort» responsable entre 1983 et 1987 de 24 assassinats dans la mouvance séparatiste basque) affirment dans le quotidien El Mundo avoir reçu chacun 100 millions de pesetas (4 millions de francs) du ministère de l'Intérieur. L'argent, aujourd'hui bloqué par la justice, aurait été versé sur des comptes en Suisse entre 1989 et 1991, quand les deux policiers étaient encore en détention préventive, avant le procès qui leur a valu cent huit ans de prison chacun.

«C'était pour réparer le préjudice de toute l'affaire GAL, que nous étions les seuls à payer à travers la prison», expliquent à El Mundo Amedo et Dominguez, en liberté depuis deux mois grâce à des remises de peine. Le quotidien affirme que la somme provenait des fonds secrets du ministère de l'Intérieur. C'est Rafael Vera en personne, à l'époque secrétaire d'Etat à la Sécurité, n$2 de l'Intérieur, qui aurait organisé les versements, sur ordre du ministre José Luis Corcuera. Rafael Vera a nié hier ces accusations: «La seule chose que veulent Amedo et Dominguez, c'est déstabiliser le gouvernement.» Le quotidien El Mundo promet «une série de cinq chapitres avec de nouvelles révélations des ex-policiers». Tandis que les Bourses espagnoles et la peseta continuaient à perdre du terrain hier matin, à l'ouverture des marchés, Felipe Gonzalez devait intervenir hier soir à la