Pékin,
de notre correspondante Alors que la Chine se prépare à une délicate période de transition politique, les dissidents, sous surveillance ou en exil, sont depuis ces dernières semaines l'objet de pressions croissantes les incitant à conserver un profil bas.
Les méthodes de la police politique n'ont plus guère à envier à celles de l'ex-Union soviétique. L'association américaine de protection des droits de l'homme Human Rights Watch vient ainsi d'obtenir la copie d'une liste noire de dissidents Chinois «interdits de retour» dans leur pays. Cette «liste des quarante-neuf membres d'organisations réactionnaires basés à l'étranger et soumis à un contrôle majeur», dont diplomates et observateurs étrangers soupçonnaient depuis plusieurs mois l'existence, aurait été transmise en mai dernier par le ministère de la Sécurité publique à tous les postes frontières du pays.
Trois catégories de dissidents Le document distingue trois catégories de dissidents: les participants au mouvement de Tiananmen, notamment ceux qui figuraient sur la liste des «vingt et un Chinois les plus recherchés», et qui ont fui le pays sans passeport après la répression du mouvement démocratique en juin 1989. Le document spécifie «qu'en accord avec les instructions de la direction du Parti, ces individus seront immédiatement détenus, interrogés et traités en vertu de la loi s'ils tentent d'entrer en Chine». La seconde catégorie comprend les Chinois qui ont quitté légalement le pays mais sont ensuite devenus acti