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Enquête

A Bangkok, l'armée s'ancre dans la démocratie

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publié le 11 janvier 1995 à 0h22

A Bangkok, l'armée s'ancre dans la démocratie

Omniprésents dans la société, les militaires viennent de publier un livre blanc où ils s'engagent à rester à l'écart de la vie politique. Façon de redorer leur image dans un pays qui a connu 17 coups d'Etat depuis 1932.

Bangkok, de notre correspondant - POUR LA PREMIÈRE FOIS, les généraux de Bangkok ont affirmé publiquement leur attachement au processus de démocratisation en Thaïlande, et leur respect de la Constitution, en publiant fin décembre un manifeste intitulé la Défense de la Thaïlande. Une première dans ce pays qui a connu 17 coups d'Etat, dont 10 réussis, depuis le coup de force qui, en 1932, avait aboli la monarchie absolue. «La responsabilité du maintien de la loi et de l'ordre repose sur les autorités civiles et la police. C'est seulement sur ordre du gouvernement que les forces armées interviendront pour rétablir dans un délai rapide la situation» en cas d'«émeutes, actes de sabotage ou terrorisme international», est-il écrit dans le livre blanc de l'armée thaïlandaise, dont la traduction officielle vient d'être remise aux médias étrangers à Bangkok.

Cherchant avant tout à redorer son image déplorable depuis son intervention dans les rues de Bangkok en mai 1992 qui avait causé la mort de 51 manifestants pro-démocratiques, l'armée thaïlandandaise multiplie, ces derniers mois, les gages de transparence. Le 4 janvier, l'homme fort de l'armée, le général Wimol Wongwanich, a annoncé publiquement qu'il allait voter en faveu