reportage
bernard cohen
Relative accalmie sur le front à Grozny Soldats russes et tchétchènes profitaient hier de la pause dans les combats pour étudier leurs positions respectives et évacuer morts et blessés. Mais les Tchétchènes redoutent une reprise des raids aériens.
Chali, envoyé spécial - À QUELQUES HEURES DE L'EXPIRATION du drôle de cessez-le-feu décrété par Moscou mardi à l'aube (qui n'a pas empêché l'artillerie et l'aviation de pilonner Grozny et ses alentours), la résistance tchétchène comme les forces armées russes profitaient mercredi d'une relative accalmie pour reprendre leur souffle, étudier les positions de l'adversaire et évacuer autant que possible leurs morts et leurs blessés. «Les Russes ont perdu d'ores et déjà sur le terrain, ils vont certainement reprendre jeudi avec encore plus d'intensité leurs raids aériens et leurs tirs», estimait hier pour Libération, Abou Movsaev, un haut responsable de la guérilla tchétchène interrogé à Chali, à 25 kilomètres au sud de Grozny.
Des centaines de cadavres de soldats russes. A la télévision tchétchène qui a recommencé à émettre brièvement depuis le début de la semaine sur la région de Grozny (la capitale de la République qui a décrété unilatéralement son indépendance en 1991), le commandant en chef de la résistance, Aslan Khasmadov, a affirmé avoir proposé à l'état-major russe de prendre ses dispositions pour retirer les «centaines de cadavres de soldats» qui gisent autour du palais présidentiel de Grozny et dans les z