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Libération

La coalition gouvernementale turque veut démocratiser la Constitution

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publié le 14 janvier 1995 à 0h17

Istanbul,

correspondance La réforme de la Constitution, pour mieux garantir les droits de l'homme mais aussi pour débloquer le système politique, est au coeur d'un vaste débat dans la classe politique et les médias turcs.

Le Premier ministre Tansu Ciller concrétise finalement ses promesses ­ restées lettre morte en deux ans de gouvernement ­ de démocratiser la Constitution de 1982, imposée par les militaires après le coup d'Etat du 12 septembre 1980. Une proposition de loi sur la modification de 21 articles de la Constitution a été soumise vendredi à la signature des députés turcs. Ce texte a été élaboré par les deux partis gouvernementaux, le Parti de la juste voie (DYP, droite) de Tansu Ciller et le Parti populiste social- démocrate (SHP) du vice-Premier ministre Murat Karayalcin ainsi que le Parti de la mère patrie (ANAP, droite), la principale formation d'opposition.

La proposition vise notamment à modifier les articles sur les droits et libertés d'association. Une modification constitutionnelle n'est possible qu'à la majorité des trois cinquièmes du Parlement, soit 270 députés. Une première tentative avait échoué l'été dernier faute de majorité suffisante. Les autorités d'Ankara commencent à prendre conscience du problème des droits de l'homme et de leurs conséquences dans les relations avec l'Europe. L'acquittement, mercredi dernier, par la Cour de sûreté de l'Etat d'Ankara, de six militants des droits de l'homme jugés pour «séparatisme» a montré qu'Ankara veut éviter de