Le président argentin réveille la crise des Malouines
Buenos Aires, correspondance A quatre mois de l'élection présidentielle, pour laquelle il brigue un second mandat, le chef de l'Etat argentin, Carlos Menem, n'exclut pas qu'«un petit incident» puisse opposer la marine de son pays et celle du Royaume-Uni au large des îles Malouines (les Falklands, selon leur appellation britannique). L'avertissement présidentiel est motivé par la décision prise par Londres en octobre dernier de s'assurer du contrôle exclusif d'une zone de pêche de 1.500 km2, située au nord de l'archipel, où patrouillaient depuis plusieurs années des navires des deux pays.
Pour justifier cette mesure unilatérale, le gouvernement de John Major invoque la protection du calmar, l'une des principales ressources des 2.000 Kelpers, les habitants des Malouines. Le céphalopode est en effet la proie de pêcheurs asiatiques oeuvrant sans licence de Londres ou de Buenos Aires. Mais les autorités argentines ne l'entendent pas de cette oreille, et ont ordonné à la marine de poursuivre ses patrouilles dans la zone désormais conflictuelle.
Est-ce à dire que les eaux froides de l'Atlantique Sud pourraient être à nouveau agitées par les canonnades? En 1982, les forces armées au pouvoir à Buenos Aires, alors sous les ordres du général Galtieri, avaient envahi les Malouines, sur lesquelles l'Argentine revendique inlassablement sa souveraineté depuis leur occupation par l'Angleterre en 1823. Les militaires argentins se révélèrent