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Lisbonne plaide la cause de Timor sur la scène internationale

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publié le 18 janvier 1995 à 0h11

Lisbonne plaide la cause de Timor sur la scène internationale

Dix ans après avoir déserté les rivages de Timor-Oriental, les Portugais se sont émus récemment de la situation de leur ex-colonie, annexée unilatéralement par l'Indonésie en 1976. Ils en ont fait leur cheval de bataille sur la scène internationale des droits de l'homme. Sans concurrence, il est vrai, jusqu'à ces dernières années. Le ministre des Affaires étrangères portugais, Durao Barroso, rappelait le 9 janvier, à l'occasion de la rencontre avec son homologue indonésien, Ali Alatas, à Genève, que Timor-Oriental «restait l'une des priorités fondamentales de la diplomatie portugaise, comme il l'a été par le passé et le sera dans le futur». Une pérennité adaptée à la lenteur des négociations: la première résolution de l'ONU en vue d'un dénouement du conflit date de 1982. Sans succès pour l'instant, puisque l'Indonésie considère que Timor-Oriental a librement choisi de devenir la 27e province de l'archipel.

Djakarta est régulièrement conspué par la presse portugaise, qui dénonce, dans une belle unanimité, l'«oppression indonésienne». Un sentiment partagé par la majorité des Portugais, qui s'étranglent si, par inadvertance, vous évoquez les charmes de Bali. Des Portugais qui ne sont d'ailleurs pas autorisés à se rendre dans l'archipel, puisque les relations diplomatiques sont rompues depuis longtemps entre Lisbonne et Djakarta. L'Indonésie n'a qu'un visage au Portugal: celui du colonisateur brutal de Timor. Une visi