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Libération

Après le séisme de Kobe, les secours piétinent

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publié le 19 janvier 1995 à 0h08
(mis à jour le 19 janvier 1995 à 0h08)

Les secours ne sont véritablement entrés en action dans la région du Kansai que mercredi matin, douze heures après le séisme qui a fait, selon le dernier bilan, au moins 3021 morts, et dans une grande désorganisation. Les 8.000 soldats dépêchés à Kobe ont commencé à fouiller les décombres de près de 21.000 édifices effondrés. 900 personnes étaient toujours portées disparues hier soir.

L'ampleur du drame n'a pas provoqué d'élan de solidarité à travers le Japon, où l'on ne recensait hier aucune collecte d'argent, de nourriture, de vêtements, ni d'appels aux dons de sang ou d'offres d'hébergement. Sur place, à l'état de choc qui régnait mardi, juste après le séisme (le plus grave depuis cinquante ans), a succédé la confusion, renforcée par l'impréparation patente des secours. Le travail compliqué des secouristes Alors que la nuit et le froid avaient gagné tout l'ouest du Japon, sous les feux d'énormes projecteurs, mais «sans chien et sans pouvoir localiser les plaintes et les cris des survivants», le travail s'avérait «compliqué», se désolait un secouriste. Des centaines de milliers de personnes erraient encore dans les rues, entre les éboulis, à la recherche de leurs proches. «Nous avons laissé un mot sur la porte pour dire où nous sommes», explique une habitante du vieux Kobe, la ville la plus touchée de la région du Kansai. «Nous avons perdu nos filles dans l'obscurité. D'ailleurs, personne ne savait où aller.» Par crainte d'une nouvelle secousse grave, des milliers d'habit