Santiago, de notre correspondant
Le procureur militaire a requis la peine capitale contre cinq membres du groupe armé d'extrême gauche Lautaro, et notamment son principal dirigeant, Guillermo Ossandon.
Les avocats de la défense dénoncent toutefois de nombreuses irrégularités de procédure, et leurs plaidoiries devraient durer plusieurs semaines avant que le tribunal militaire prononce sa sentence. Le jugement suscite par avance une vive émotion en raison du contraste entre la sévérité du réquisitoire et l'impunité dont bénéficient les militaires impliqués dans la répression sous la dictature de Pinochet. La procédure risque cependant de se prolonger pendant des années, car la sentence fera certainement l'objet d'un appel devant la cour martiale, qui devrait la confirmer à l'unanimité de ses cinq membres dont deux juges civils, puis le cas échéant devant la Cour suprême.
Les cinq activistes sont accusés d'avoir participé ou d'avoir été l'auteur intellectuel, dans le cas d'Ossandon à la libération violente d'un de leurs camarades, en 1990, à l'occasion de son transfert dans un hôpital. L'opération avait coûté la vie à cinq membres des forces de l'ordre.
Issu d'une scission du Mapu (Mouvement d'action populaire unitaire) l'une des formations de gauche qui soutint le gouvernement de Salvador Allende (1970-1973), le groupe Lautaro a refusé de déposer les armes après la restauration de la démocratie en 1990, multipliant les hold-up et les attentats contre les carabiniers, souvent a