coulisses / pekin
Le labyrinthe de Deng - Dimanche, quatre étrangers se sont croisés dans la petite ruelle du «grenier à riz», située au nord de la Cité interdite. Ils se sont salués, d'un air faussement dégagé. Ils se connaissaient tous: un journaliste de Hong-kong, le correspondant d'une agence de presse européenne, un journaliste russe et un diplomate sud-américain. Les gardes de sécurité plantés devant une énorme porte rouge et les rares passants les ont regardés d'un oeil narquois: dans cette ruelle se trouve la demeure familiale de Deng Xiaoping, le «dirigeant suprême» de la Chine, âgé de 90 ans. Depuis une semaine, les indices se multiplient à Pékin, qui confirment que la santé du patriarche se dégrade rapidement et que la guerre de succession à la tête de l'empire communiste est désormais lancée.
Mais obtenir une information de première main sur le sujet très tabou de la santé des dirigeants relève de la gageure. Les moyens les plus détournés sont donc employés. Ce pharmacien occidental, dont une des potions serait prétendument employée pour soigner Deng, avoue en riant avoir reçu ces derniers jours des «dizaines de coups de téléphone de journalistes». La tradition du secret, pratique courante des cadres communistes comme jadis des mandarins impériaux, continue à entourer le dernier empereur. Les quelque 500 journalistes étrangers et 200 diplomates-analystes politiques en poste à Pékin se livrent à un véritable jeu de piste, ponctué d'énigmes.
Les épreuves de cette «pé