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Le Premier ministre québécois présente à Paris sa «souveraineté tranquille»

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publié le 24 janvier 1995 à 23h59

Le Premier ministre québécois présente

à Paris sa «souveraineté tranquille»

Montréal, de notre correspondant Le Premier ministre du Québec, Jacques Parizeau, a entamé, hier à Paris, une visite officielle de cinq jours, dans le but avoué de resserrer les liens entre la province sécessionniste du Canada et la France.

Le chef du Parti québécois (PQ), arrivé au pouvoir en septembre dernier, est conscient qu'il vient exposer sa vision d'un Québec souverain au plus mauvais moment: les Français s'intéressent davantage à leurs élections présidentielles qu'aux velléités d'émancipation des Québécois. Mais Jacques Parizeau, ancien patron de presse et économiste, sait combien il est vital d'assurer ses arrières. D'autant que le référendum sur l'autodétermination québécoise pourrait ­ il ne l'a pas démenti ­ se tenir dès le mois d'avril.

Pour séduire les Français, Parizeau n'invoque plus les «racines communes, vieilles branches, peuples issus d'une même souche, cousins de rameau...», qui avaient été le leitmotiv, en 1977, de la visite parisienne de son prédécesseur indépendantiste, René Levesque (dont il était alors ministre des Finances). Plus pragmatique que romantique, ce chef de gouvernement arrive à Paris avec, dans ses bagages, ses ministres de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie, et le président du Conseil québécois de la science et de la technologie, dans l'intention proclamée de participer à la définition et au tracé d'une future «autoroute électronique» francophone.

Aujour