GREGORIO ORDONEZ, un important dirigeant du Parti populaire (PP)
espagnol, l'opposition de droite, a été assassiné hier à San Sebastian, lors d'un attentat qui porte la marque de l'ETA. Gregorio Ordonez se trouvait dans un bar du vieux centre de la capitale de Guipuzcoa, lorsqu'il a été abattu d'une balle dans la tête tirée par un inconnu cagoulé qui a ensuite pris immédiatement la fuite. Depuis 1990, Gregorio Ordonez était député au Parlement autonome basque, où il assumait les fonctions de porte-parole du PP, et président de son parti dans le département de Guipuzcoa. Jeudi dernier, il avait officiellement lancé sa candidature à la mairie de San Sebastian pour les élections municipales du 28 mai prochain.
A 36 ans, cet homme politique était l'un des jeunes espoirs du PP au Pays basque. Pour la première fois, le Parti populaire est d'ailleurs donné gagnant à San Sebastian pour le 28 mai, bien que sans majorité absolue au conseil municipal. Connu pour son intransigeance face à la violence terroriste, Gregorio Ordonez avait l'habitude de recevoir des menaces de mort. «Il savait qu'il risquait sa vie, a commenté Francisco Alvarez Cascos, secrétaire général du PP, et le meilleur hommage que nous pouvons lui rendre, c'est de continuer à lutter pour les idées de paix qu'il défendait.»
L'attentat a provoqué un choc dans toute la classe politique espagnole. Le dernier assassinat d'un homme politique basque, celui d'un sénateur socialiste, remonte à dix ans. En fin d'après-midi, José