Des milliers de personnes ont défilé hier à San Sebastian, au Pays
basque espagnol, devant la dépouille mortelle de Gregorio Ordonez, le dirigeant régional du Parti populaire (PP) assassiné lundi après-midi, vraisemblablement par l'ETA.
Cet attentat a provoqué un véritable choc dans la classe politique et l'opinon publique espagnole, notamment au Pays basque même. Le terrorisme basque n'avait pas frappé contre un homme politique en activité depuis l'assassinat, en 1984, du sénateur socialiste Enrique Casas. «L'ambiance ici est étrange; un silence impressionnant s'est installé dans toute la ville», témoignait hier un habitant de la capitale de Guipuzcoa. Des dizaines de milliers de personnes étaient attendues en fin d'après-midi pour une manifestation silencieuse, convoquée par la municipalité, entre la mairie et l'église où devaient avoir lieu les obsèques.
«Abject», «répugnant», «irrationnel et stupide», sont les qualificatifs entendus au sein de la classe politique, de droite à gauche. Le ministre de la Justice et de l'Intérieur, Juan Alberto Belloch, a interrompu sa visite officielle en Israël pour assister aux funérailles. Le président du PP, José Maria Aznar, s'était rendu lundi d'urgence à San Sebastian pour veiller dans la soirée le corps de Gregorio Ordonez. «On ne peut que souhaiter que cet attentat soit le dernier épisode de cette situation que vit le Pays basque», a signalé José Maria Aznar, apparemment ému. Le roi Juan Carlos a exprimé sa «tristesse pour ce brutal a