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Libération
Portrait

La revanche d'un self-made man, Lamberto Dini

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publié le 26 janvier 1995 à 23h55

LAMBERTO DINI. En devenant chef du gouvernement italien, l'ancien

numéro 2 de la Banque d'Italie, formé à Wall Street, tire un trait sur des années de frustrations et de fausses promesses.

La revanche d'un self-made man Rome, de notre correspondant - A CAUSE DE CE FRONT très haut, de la disproportion entre son corps frêle et sa longue tête, Lamberto Dini, pour les dessinateurs de presse, est un étrange mélange de E.T. et des personnages du dessin animé américain la Famille Simpson. Même pour Silvio Berlusconi, qui en a fait son ministre du Trésor et l'a côtoyé pendant plus de sept mois, le chef du 54e gouvernement italien reste un mystère. Un sphinx aux yeux clairs mais au regard dur et impénétrable.

Austère et glacial. Né le 1er mars 1931, fils d'un modeste marchand de fruits et légumes qui avait une petite échoppe dans le centre de Florence, cet austère et glacial économiste, ancien numéro 2 de la Banque d'Italie, est porté par une grande ambition et un fort désir de revanche. Pour ceux qui le connaissent, Dini roule d'abord pour lui. Le jour même de sa nomination par le chef de l'Etat, le 13 janvier, pour succéder à Berlusconi, il paraît transfiguré. Et échappe à l'emprise de ses amis de l'ancienne majorité, qui avaient pourtant soutenu sa désignation et espéraient concocter avec lui une liste des ministres où auraient figuré, en bonne place, d'anciens collaborateurs de Berlusconi. «Alors, nous sommes d'accord, Lamberto? A la moindre difficulté que vous fait le président d