Menu
Libération

Coulisses - Washington. L'angoisse de Clinton devant le Congrès

Article réservé aux abonnés
publié le 31 janvier 1995 à 23h49

L'angoisse de Clinton devant le Congrès

- Au cours du voyage éclair qu'il a effectué la semaine dernière à Washington en sa qualité de président du Conseil des ministres européens, Alain Juppé a pu se rendre compte à quel point le nouveau Congrès, à majorité républicaine, intimidait l'administration Clinton: il a suffi qu'un élu de la Chambre des représentants hausse le ton, à la fin d'une audition de Warren Christopher qui manifestait son intention de se rendre au déjeuner prévu avec son collègue français, pour que le secrétaire d'Etat prolonge son intervention d'une demi-heure. «Il a un rendez-vous avec le ministre français. Il est plus important pour lui de parler aux membres de cette commission. Et si le ministre des Affaires étrangères français peut en profiter pour appeler ses nouveaux amis à Bagdad, ce serait un emploi très productif de son temps», lançait ainsi Tom Lantos, élu de Californie. Cette fine allusion à la politique irakienne de la France visait la récente visite de Tarek Aziz à Paris et l'ouverture d'une section d'intérêts français à Bagdad, vivement critiquées aux Etats-Unis.

La délégation française a fait contre mauvaise fortune bon coeur, comprenant les nouveaux impératifs de la politique intérieure américaine. D'autant que le voyage «européen» de Juppé (qui était accompagné du commissaire européen Leon Brittan, vieille bête noire des combats oubliés du Gatt) a surtout permis de «lisser» quelques malentendus plus spécifiquement franco-américains. Sur l'