GIANFRANCO FINI. Le président d'Alliance nationale rénovée, élu
dimanche, a su changer l'image du parti néofasciste et le sortir du ghetto pour l'amener à participer au gouvernement.
L'artisan de la rénovation de l'extrême droite italienne Rome, de notre correspondant - GIANFRANCO FINI, l'homme qui a réussi à amener l'extrême droite au gouvernement, qui en a changé ensuite les gênes sans susciter de flambées de guerre civile, garde l'air un peu surpris du lauréat d'un concours de pures circonstances. Élu dimanche président d'Alliance nationale rénovée, ce Bolognais de 42 ans, à qui aucun rêve n'est plus interdit, a toujours eu la chance de son côté. Ses qualités mises à part, on ne prend pas en main un parti agonisant, banni de surcroît, pour en faire, en seulement trois ans, le troisième parti italien derrière Forza Italia et le PDS, une bannière dans laquelle se reconnaît aujourd'hui près de un Italien sur cinq, si les dieux ne sont pas penchés constamment sur vous.
Des occasions en or. Ses détracteurs l'accusent de n'être qu'un masque froid de sérieux et de courtoisie, évoquent son manque d'épaisseur et de culture, l'éclectisme suspect de ses maîtres à penser. Mais personne ne le nie, l'artisan de la rénovation du seul parti européen qui se réclamait ouvertement du Duce et de son régime a un flair exceptionnel pour saisir au bond l'occasion. Mieux: la série d'occasions en or que la politique italienne lui a offerte sur un plateau.
«Fasciste», il l'est devenu par hasard à 1