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Libération
Reportage

La sécheresse s'obstine sur le Sud espagnol

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publié le 1er février 1995 à 1h34

Depuis 1990, le sud de l'Espagne souffre du manque d'eau. L'année

hydrologique passée a été la pire du siècle et la pluie se fait toujours attendre. Les gens vivent au rythme des restrictions et les agriculteurs, premiers touchés, voient leurs revenus s'effondrer.

Province de Cadix, envoyé spécial - L'EAU A LAISSÉ ses empreintes: des strates de terre séchée, lignes successives qui évoquent une retraite lente et ordonnée. Plus d'une dizaine de mètres séparent les premières rangées de pins et le niveau actuel du lac artificiel. A mi-chemin de cette partie de terre aujourd'hui à ciel ouvert, gît un squelette de voiture, un tas de rouille que l'on croirait échoué après un naufrage. Le ciel se couvre au-dessus de la retenue de Bornos, près d'Arcos de la Frontera, dans la province de Cadix. Mais, une fois de plus, il ne tombera que quelques gouttes. Bornos n'est pas à sec, mais il se déshydrate, inexorablement, depuis quatre ans. Et avec lui, les retenues voisines de Guadalcacin et des Hurones, dans ces paysages au relief accidenté, de pins, d'oliviers et d'eucalyptus. L'été et le printemps, le ciel bleu réjouit les touristes. L'automne et l'hiver, le soleil désespère les Andalous. Ou les Estrémaduriens, ou les Castillans de La Manche. De Tolède à Tarifa, le sud espagnol du 40$ parallèle souffre, depuis 1990, d'une sécheresse qui est sans doute la plus grave du siècle en raison de son obstination.

L'eau du robinet est potable, mais imbuvable. Normalement, Bornos, Guadalcacin et les