FELIPE GONZALEZ se présente aujourd'hui et demain devant la Chambre
des députés espagnole pour le traditionnel débat sur l'état de la nation qui promet d'être le plus houleux depuis son arrivée au pouvoir, il y a douze ans, en raison de la grave crise politique provoquée par l'affaire du GAL. Deux anciens policiers accusent le gouvernement socialiste d'avoir organisé ce Groupe antiterroriste de libération responsable, dans les années 80, d'au moins vingt-cinq assassinats en territoire français contre la mouvance séparatiste basque. L'opposition ne cesse de réclamer la convocation d'élections anticipées. Lors du débat, José Maria Aznar, le leader du Parti populaire (PP, opposition de droite) que tous les sondages donnent largement gagnant, devrait demander à nouveau le départ immédiat du chef du gouvernement «pour ne pas prolonger artificiellement [cette] agonie» qui mettrait en péril la reprise économique. Felipe Gonzalez insistera sur la reprise et sur la stabilité formelle de son gouvernement, grâce au soutien toujours sans faille des alliés parlementaires des socialistes, les nationalistes catalans de centre droit de Convergencia i Unio (CiU). À la fin du débat, les socialistes et CiU devraient d'ailleurs voter conjointement une résolution en forme de «miniprogramme» de gouvernement pour l'année 1995, qui insistera sur la poursuite de l'actuelle politique économique de réduction des grands déséquilibres, et sur la nécessité de stabilité gouvernementale pour assurer la prés