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Le passé du Monsieur Santé nommé par Clinton relance le débat sur l'avortement

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publié le 8 février 1995 à 1h22

Le passé du Monsieur Santé nommé par Clinton relance le débat sur

l'avortement Washington, de notre correspondant A nouveau, les camps s'organisent et les munitions s'amassent en prévision de ce qui pourrait devenir très bientôt «la» grande bataille de l'année autour de l'avortement, provoquée cette fois par l'identité du nouveau «Surgeon General» des États-Unis choisi par Bill Clinton. Au coeur de la polémique organisée par les associations dites du «droit à la vie» ­composées pour l'essentiel de fondamentalistes chrétiens hostiles à la légalisation de l'avortement­, le passé du docteur Henry Foster, gynécologue du Tennessee, qui a reconnu lui-même avoir pratiqué dans le passé «moins d'une douzaine» d'avortements. Ce serait suffisant pour déclencher contre lui les foudres conservatrices, et plusieurs leaders républicains du Congrès avaient averti que la confirmation de Foster par le Sénat pourrait, de ce simple fait, rencontrer quelques problèmes. Le Surgeon General (littéralement, «chirurgien général») ne fait pas partie du gouvernement américain et n'a pas de pouvoirs politiques réels, mais c'est le personnage clé qui coordonne et met en oeuvre les politiques de santé publique aux États-Unis, et il bénéficie à ce titre d'une grande «visibilité» publique. La précédente titulaire du poste, Jocelyn Elders, connue pour son franc-parler, avait été contrainte à la démission il y a quelques semaines pour avoir osé suggérer que la masturbation faisait «partie de la sexualité hum