La crise politique actuelle est de plus en plus considérée comme «la
fin d'une étape» pour Felipe Gonzalez. Ses jours sont-ils réellement comptés?
Oui, le soleil se couche pour Felipe Gonzalez. Mais il faut bien distinguer deux choses. D'un côté, il y a la stabilité, ou l'instabilité, proprement gouvernementale, qui dépend seulement de la volonté des «Catalans» (du parti Convergencia i Unio, allié parlementaire des socialistes), et notamment de leur chef Jordi Pujol. L'avenir de Felipe Gonzalez, comme chef du gouvernement, échappe donc totalement à la logique des rapports entre l'opinion publique et les socialistes. D'un autre côté, depuis 1991, le leadership de Felipe Gonzalez ne cesse de perdre du terrain. Le déclin s'est accéléré depuis 1993, et aujourd'hui, Felipe, qui a eu longtemps la cote d'amour la plus exceptionnelle de l'histoire de l'Espagne, connaît un vrai problème de crédibilité. Si la rapidité de ce déclin reste une question relativement ouverte, le phénomène lui-même semble désormais irréversible. Il est difficile d'imaginer la résurrection de Gonzalez.
D'où vient ce problème de crédibilité personnelle? L'affaire du GAL?
Le GAL, c'est un peu la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Il y évidemment aussi l'usure du pouvoir. Après plus de douze ans, c'est un phénomène qui touche tous les hommes politiques. Par ailleurs, Felipe Gonzalez a trop tiré sur la corde. En 1993, il se présente, alors que sa seule possibilité pour gagner les élections c'est d'énoncer des d