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Libération
Reportage

La guérilla karen résiste à l'offensive birmane

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publié le 9 février 1995 à 1h19

Depuis la mi-décembre, l'armée birmane a conquis les positions de la

guérilla karen et assiège aujourd'hui Kawmoora, dernière place forte des rebelles sur la frontière birmano-thaïlandaise. Soutenus par des opposants birmans, les Karen préparent une contre-attaque.

Mae Sot, envoyé spécial - UNE RAFALE DE MITRAILLEUSE lourde déchire l'air matinal, suivie d'une autre. Puis l'artillerie de l'armée birmane entre en action, martelant sans discontinuer le camp retranché de Kawmoora. Huit cents guérilleros karen le défendent. Sortis des tranchées, par petits groupes armés de fusils automatiques et de lance-roquettes, ils gagnent rapidement les avant-postes pour repousser une éventuelle attaque de l'infanterie birmane. Quelques obus survolent Kawmoora et explosent dans les eaux boueuses de la rivière Moei, frontière naturelle entre la Birmanie et la Thaïlande. En guise d'avertissement, les hommes de la Border Patrol Police (BPP) ­ la police des frontières thaïlandaise ­ qui observent les tirs birmans depuis leurs casemates répondent à coup de lance-grenades fumigènes pour bien marquer que la limite frontalière a été franchie.

La capitale karen est tombée fin janvier. Accroupis derrière les sacs de sable, le sergent Muang, vétéran de la Border Patrol Police, écoute les sifflements pour détecter l'origine des tirs. «Les Birmans ont bombardé Kawmoora toute la nuit, ils veulent empêcher les Karen de dormir, diagnostique le sous-officier. L'assaut n'est pas pour aujourd'hui... Les Birmans