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Libération

Le GAL, affaire X contre Z

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publié le 10 février 1995 à 1h16

Madrid, de notre correspondant

- «LE JUGE BALTASAR GARZON est un guignol, il est manipulé.» Rafael Vera, l'ancien secrétaire d'Etat espagnol à la sécurité, impliqué dans l'affaire du GAL (Groupe antiterroriste de libération, responsable entre 1983 et 1986 d'au moins 25 assassinats, au Pays basque français, contre la mouvance indépendantiste basque), n'a pas la riposte légère. Chargé de 1983 à 1994 de la lutte antiterroriste, dernier paratonnerre avant que le scandale n'atteigne l'ex-ministre de l'Intérieur José Barrionuevo (puis Felipe Gonzalez lui-même), Rafael Vera a choisi de terroriser les juges. Ou du moins l'un d'entre eux: le juge d'instruction vedette Baltasar Garzon qui, penché avec ténacité sur son dossier du GAL, fait trembler depuis bientôt deux mois le gouvernement socialiste. L'affaire a eu d'évidentes réper- cussions politiques, et des conséquences économiques graves, avec la chute de la Bourse et l'affaiblissement de la peseta.

Officiellement, la ligne de défense du gouvernement de Felipe Gonzalez, qui vient d'être exposée lors du débat sur l'état de la nation, est simple: tout va bien. Politiquement, la stabilité du gouvernement est assurée, grâce aux alliés parlementaires des socialistes, les nationalistes catalans de centre-droit de Convergencia i Unio (CiU). Economiquement, les lendemains vont chanter. Judiciairement, il faut laisser faire Baltasar Garzon, respecter l'indépendance du troisième pouvoir. Mais jusqu'où va ce respect quand (certes, au-delà d