Les Talibans, les étudiants-combattants islamistes afghans, sont aux
portes de Kaboul depuis leur victoire remportée hier à Maidanshah, un verrou stratégique qui contrôle la route de la capitale.
Maidanshah, situé à une trentaine de kilomètres au sud de Kaboul, était un important bastion du Hezb-e Islami, la faction intégriste du Premier ministre, Gulbuddin Hekmatyar. La ville est tombée vendredi matin aux mains des Talibans après plusieurs jours de combats, selon notre envoyé spécial sur place.
La chute de Maidanshah modifie la situation politico-militaire en Afghanistan, en ouvrant la route du sud de la capitale aux Talibans et en exposant dangereusement Charasyab, le quartier général de Hekmatyar situé à une vingtaine de kilomètres à l'est de cette localité, à une opération éclair des Talibans. En menaçant directement la capitale, ils peuvent désormais prétendre au pouvoir absolu sur l'ensemble du pays.
Les Talibans ont surgi sur la scène politique afghane à l'automne dernier, avec la prise de Kandahar, l'ancienne capitale royale, et n'ont cessé depuis de gagner du terrain dans le sud de l'Afghanistan où ils contrôlent à présent huit provinces. Les chefs du mouvement affichent leur volonté de liquider les factions de moudjahidin «criminelles» qui ont plongé le pays dans l'anarchie, que ce soit le Hezb-e Islami ou le Jamiat-e Islami du président Burhanuddin Rabbani.
Depuis la chute du régime communiste (avril 1992), deux grands camps, regroupés autour de Hekmatyar et de Rabbani