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Libération
Reportage

Dresde, la délicate commémoration d'une destruction

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publié le 13 février 1995 à 1h13

Dresde, la délicate commémoration d'une destruction

Dans la nuit du 13 au 14 février 1945, les alliés lançaient une attaque aérienne massive sur la ville allemande. Les raids firent entre 25.000 et 35.000 morts et réduisirent Dresde à un tas de ruines. Aujourd'hui, le cinquantenaire ravive un débat très sensible.

Dresde, envoyée spéciale - LES COMMÉMORATIONS du bombardement anglo-américain qui, dans la nuit du 13 au 14 février 1945, réduisit la ville de Dresde en un gigantesque tas de ruines, tranchent dans l'enfilade des anniversaires marquant les cinquante ans de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Personne ne se permet, dans la capitale de la Saxe, qui fut province de la République démocratique allemande pendant quarante ans, de critiquer ouvertement la décision tardive et stratégiquement sans fondement de l'aviation britannique et américaine de bombarder la ville quelques jours avant la fin de la guerre. Mais les célébrations du cinquantième anniversaire ont ravivé en Allemagne un débat très délicat.

«Jamais, écrit l'hebdomadaire Der Spiegel, les civils allemands n'avaient eu à subir, en l'espace de quelques heures, une attaque aussi massive. Pour la première fois, le Troisième Reich d'Adolf Hitler faisait l'expérience de ce que le conquérant de la Grande Allemagne voulait imposer aux puissances ennemies. Ce sont les Allemands qui, en bombardant Coventry en 1940, ont montré au monde entier que l'aviation était capable, comme disait Hitler, d'éliminer une ville tout enti