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Libération

Escarmouches diplomatiques

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publié le 14 février 1995 à 1h11

A leur grand chagrin, les responsables de l'administration Clinton

commencent à penser que le Congrès républicain pourrait bien réaliser l'impensable: appliquer son programme. Jusques et y compris dans le domaine où il était de bon ton d'affirmer que les troupes conservatrices reculeraient , au nom du réalisme, devant leur rhétorique au bord de l'excitation: la politique étrangère. Le projet de loi républicain dit de «revitalisation de la sécurité nationale», qui est sur les bureaux du Congrès, a finalement suscité l'alarme, au point que ­ fait exceptionnel ­ deux membres du cabinet Clinton ont pris la plume pour en dénoncer hier l'économie dans les colonnes du New York Times. Le secrétaire d'Etat, Warren Christopher, et le secrétaire à la Défense, William Perry, indiquent ainsi qu'ils ont recommandé à Clinton d'user de son veto présidentiel pour s'opposer à la loi ­ si elle est finalement votée en l'état par les deux chambres du Congrès.

Entre un projet de loi et la loi elle-même, un long chemin reste à parcourir, et l'article des deux secrétaires s'apparente surtout à une mise en garde préalable. On n'en est pas encore au choc frontal, tout juste aux escarmouches préliminaires autour d'une question clé: qui a l'autorité ­ politique et constitutionnelle ­ pour mener la politique étrangère des Etats-Unis? La Constitution place en principe cette responsabilité aux mains du Président. Mais le conflit devait bien surgir entre un Président aux démarches diplomatiques souvent mal a