LASSÉ DE L'ENTENDRE pester contre la politique de «réconciliation»
menée par l'ANC, Nelson Mandela a demandé à son ex-femme de choisir entre son appartenance au gouvernement d'unité nationale et ses critiques. A l'occasion des funérailles d'un policier protestataire noir, tué par la police antiémeutes, Winnie avait accusé le gouvernement d'être incapable de traiter le problème du racisme. Hier, Winnie Mandela, qui est ministre adjoint en charge des Arts, de la Culture, de la Science et de la Technologie, a du rendre publique une lettre au Président, s'apparentant à une lettre d'excuses.
Mais surtout, l'impétueuse Winnie a des problèmes avec les femmes de l'ANC. Dimanche, 11 membres de la direction de la Ligue des femmes de l'ANC dont elle est la présidente ont démissionné. Ces femmes, parmi lesquelles Adelaide Tambo, la femme de l'ancien président de l'ANC, lui reprochent de prendre des libertés avec la gestion financière de la Ligue. Un chèque de 500.000 rands (750.000 F) donné par le Premier ministre pakistanais Benazir Bhutto à Winnie Mandela n'aurait pas été remis à la Ligue. Les démissionnaires entendent également protester contre le dernier projet de Winnie Mandela, un joint-venture touristique avec l'acteur de charme Omar Shariff. Il s'agit d'un projet touristique à valeur politico-culturelle du nom de Route de la Liberté. Ciblant tout particulièrement les Noirs américains, le circuit touristique se fera autour des hauts lieux de la lutte antiapartheid, parmi lesquels l