La persécution des opposants continue au Togo
Depuis son enlèvement à Lomé le 6 septembre 1994, on est sans nouvelles de David Bruce, une des figures du gouvernement de transition du Togo.
Ce Togolais d'une cinquantaine d'années qui avait entamé une carrière diplomatique après être sorti de l'ENA, était surtout connu pour avoir été le principal conseiller de Mgr Fanoko Kpodzro, président de la Conférence nationale qui s'est tenue en juillet 1991. Cette conférence avait instauré un gouvernement de transition et dépouillé le chef de l'Etat, le général Eyadema, de l'essentiel de ses prérogatives. Depuis que le général-président est redevenu le maître du Togo après des élections boycottées par l'opposition, David Bruce occupait un «placard» au ministère des Affaires étrangères. Connu des milieux politiques français, il se rendait régulièrement à Paris. Au siège du PS, on le décrit comme un «homme de cabinet plutôt qu'un leader politique». Depuis quelques mois, cet homme discret, père de cinq enfants, avait confié qu'il se sentait menacé. Le 6 septembre, trois hommes armés l'ont forcé à monter dans une voiture suivie, selon des témoins, par un véhicule militaire.
Le cas de David Bruce n'est pas unique au Togo, rappelle Amnesty international: «De nombreux hommes politiques, y compris ceux qui avaient participé au gouvernement de transition, ont été victimes de harcèlements, d'intimidation, d'assassinats et de tentatives d'assassinats de la part des Forces armées togolaises.» Dans le