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Pas de test de virginité pour les lycéennes en Turquie

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publié le 15 février 1995 à 1h08

Pas de test de virginité pour les lycéennes en Turquie

Istanbul, correspondance Les nouvelles directives scolaires autorisant les directeurs d'établissements à imposer des tests de virginité à des lycéennes de moins de 18 ans ont été retirées sous la pression des organisations féministes et de défense de la laïcité.

Le ministre Nevzat Ayaz, membre du Parti de la Juste Voie (droite conservarice) comme le Premier ministre Tansu Ciller, a annoncé vendrediqu'il allait reconsidérer ce «règlement sur la discipline et l'attribution des prix dans l'enseignement secondaire», entré en vigueur quelques jours plus tôt. Ce texte affirmait notamment que «toute étudiante dont la déloyauté est prouvée sera renvoyée de l'établissement scolaire». Le ministre avait tenu à préciser lui-même ce qu'il entendait par «déloyauté»: «Toute étudiante qui aura des rapports sexuels sera qualifiée de déloyale.» La «preuve» du délit pouvait être «l'aveu du crime» par l'étudiante elle-même ou bien l'accusation d'un témoin. Dans les cas «douteux» les enseignants ou le proviseur auraient eu le droit, d'emmener la jeune fille chez le médecin pour un test de virginité. Le proviseur aurait pu également s'adresser au procureur dans le cas d'un test de virginité négatif. «Dans la tradition turque, selon nos normes de morale et notre conception de l'honnêteté, c'est en ces termes que les personnes de sexe féminin peuvent être considérées comme loyales ou déloyales», avait insisté Nevzat Ayaz devant les caméras de tél