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55.000 étrangers quittent le Gabon après des mesures anti-immigrés

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publié le 16 février 1995 à 1h06

55.000 étrangers quittent le Gabon après des mesures anti-immigrés

Les ressortissants étrangers avaient jusqu'au 15 février, date-butoir fixée fin janvier par le gouvernement de Libreville, pour régulariser leur situation ou quitter le territoire gabonais.

A partir d'aujourd'hui, la police est donc en droit de se livrer à des contrôles et d'expulser ceux qui n'auraient pas obtempéré. Longtemps considéré comme un eldorado, le Gabon, avec une population de moins d'un million de personnes, accueillait jusqu'à il y a un mois de 100 à 150.000 étrangers sur son territoire.

D'ores et déjà, le général Ngari, ministre de la Défense et de l'Immigration, considère l'opération de «régularisation» comme un «succès». Quelque 55.000 étrangers, en majorité des Ouest-Africains, ont quitté le Gabon depuis l'annonce de cette mesure fin janvier. Plus de 15.000 autres ont régularisé leur situation, malgré le coût prohibitif des titres de séjour: 3.500 à 8.000 francs français selon les nationalités ­ sans compter le «pourboire» glissé pour accélérer le travail de l'administration ­ quand ils ne gagnent souvent que 600 francs par mois. Le général Ngari a également assuré hier que «tout a été organisé pour prévenir toute forme de dérapage».

De fait, si l'on pouvait craindre fin janvier le réveil de sentiments xénophobes envers des étrangers qui viennent tenter leur chance dans ce pays producteur de pétrole, en un mois, la situation s'est renversée. Ceux qui étaient prêts à accuser les étrangers de tou