procès
luc lamprière
A Long Island, Ferguson l'assassin joue à l'avocat Parce que son défenseur voulait plaider la folie, Colin Ferguson, accusé du meurtre, en 1993, de six voyageurs d'un train de banlieue, a choisi de le récuser. Pour se défendre lui-même dans un style délirant.
New York, de notre correspondant - LA PREMIÈRE SCÈNE est terrible et violente. Le 7 décembre 1993, à Long Island, à bord d'un train qui ramène de Manhattan les habitants d'une banlieue résidentielle moyenne à majorité blanche, un homme, armé d'un pistolet semi-automatique, ouvre le feu et tire méthodiquement sur les passagers. Un coup à droite, un coup à gauche. En quelques minutes, Colin Ferguson, 35 ans, un Noir originaire de la Jamaïque, aura tué 6 personnes et blessé 19 autres dont plusieurs très grièvement, avant que, finalement, trois passagers parviennent à lui retirer son arme. Dans ses poches, des notes manuscrites affirment sa haine des Blancs, des Asiatiques et des «nègres Oncle Tom».
La seconde scène se déroule dans un tribunal de Long Island dont les audiences, qui se sont terminées hier, sont retransmises en direct chaque matin sur la chaîne câblée Court TV, en attendant décalage horaire oblige que débute la diffusion du procès O.J. Simson à Los Angeles. Colin Ferguson qui a renvoyé ses avocats a été autorisé à conduire lui-même sa propre défense. Elle consiste à affirmer qu'il n'est pas le tireur fou responsable de la tuerie. «C'est le procès de la victimisation d'un homme noir, d'u