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L'artisan du formidable bond en avant du Portugal

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publié le 17 février 1995 à 1h03

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cecilia gabizon

ANIBAL CAVACO SILVA. Le Premier ministre portugais, au pouvoir depuis 1985, se retire de la vie politique et défend son bilan.

L'artisan du formidable bond en avant du Portugal Lisbonne, correspondance - «MA VIE est une série d'aventures avec un happy-end», résume le Premier ministre portugais. Mais «diriger un pays pendant dix ans, ça fatigue. Il faut savoir se retirer.» Etonnant discours pour un homme de pouvoir, connu pour son dévouement à la tâche. A 55 ans, Anibal Cavaco Silva a brutalement annoncé, fin janvier, sa retraite politique. Il abandonne la direction du Parti social-démocrate (PSD, majorité de centre droit) et renonce à briguer un troisième mandat en cas de victoire du PSD aux législatives d'octobre prochain. «J'ai attendu le dernier moment pour annoncer mon retrait, afin de maintenir intacte mon autorité et de limiter les luttes de clans à l'intérieur du parti», se justifie le Premier ministre, alors que les délégués du PSD, réunis à partir de demain en congrès, doivent désigner son successeur.

Manifestations d'allégeance. Cavaco Silva ne quitte pas un parti au mieux de sa forme. Les socialistes affichent quatre points d'avance dans les sondages. Les scandales qui ont éclaboussé des notables du parti ont nourri les accusations de clientélisme et de corruption lancées par l'opposition. Et le président socialiste Mario Soares a mis en garde les Portugais contre «la dictature de la majorité». Jusqu'au bout, les caciques du PSD ont espéré u