Hanoi et Paris en froid après la décoration d'une dissidente
vietnamienne LES RELATIONS FRANCO-VIETNAMIENNES sont en crise depuis que le ministre français de la Culture et de la Francophonie, Jacques Toubon, a remis en décembre dernier, à Paris, les insignes de chevalier des Arts et des Lettres à la dissidente Duong Thu Huong. Rentrée en janvier à Hanoi, après un séjour de cinq mois en France, elle est l'écrivain vietnamien le plus connu à l'étranger.
Les autorités vietnamiennes ont, depuis cette date, annulé une vingtaine d'invitations officielles, selon un responsable du consulat général de France à Ho Chi Minh-Ville. Pierre Méhaignerie, le garde des Sceaux, était attendu ces jours-ci à Hanoi, puis la semaine prochaine à Bangkok, la capitale thaïlandaise. Il s'est vu obligé de reporter sa tournée en Asie du Sud-Est, après que les Vietnamiens eurent signifié leur «non-disponibilité» à recevoir la délégation française.
Les autorités vietnamiennes s'en sont également pris, fin février, au chef du bureau de l'AFP à Hanoi, Philippe Agret. Le directeur de l'agence de presse vietnamienne, Do Phong, qui est aussi membre du comité central du Parti communiste vietnamien, a attaqué nommément le journaliste de l'AFP dans un éditorial publié par trois journaux officiels. «Philippe Agret est-il du parti de Toubon?», s'est-il demandé dans le Courrier du Viêt-nam, une revue francophone locale.
En réaction aux mesures vietnamiennes, la France a notamment gelé une vingtaine de projets de coopér