La campagne contre la corruption frappe
un proche du numéro un chinois Pékin, de notre correspondante L'agence officielle Chine nouvelle a confirmé, dans la nuit de dimanche à lundi, l'arrestation pour corruption de Zhou Beifang, président de deux filliales de Hong-kong du groupe Shougang, l'un des quatre plus grands consortiums chinois (263.000 employés).
Le père de Zhou Beifang, Zhou Guanwu, qui présidait l'ensemble du groupe, avait remis sa démission le 14 février, à la surprise de ses employés. A 77 ans, Zhou senior ne faisait pas mystère de l'amitié personnelle qu'il entretenait depuis plus d'un demi-siècle avec le maître de la Chine, Deng Xiaoping. Les deux hommes s'étaient connus pendant la guerre contre les Japonais, dans les années trente. Lors d'un entretien à Libération, voilà quelques mois, Zhou Guanwu faisait remarquer avec fierté un tableau dans la salle de réception qui représentait Deng Xiaoping visitant l'incroyable ville-usine de Shougang, en mai 1992. Zhou Guanwu ambitionnait de devenir le numéro un mondial de l'acier d'ici l'an 2000.
Depuis 1992, année de la relance des grandes réformes économiques, Zhou junior dirigeait à Hong-kong deux filiales du groupe. L'une d'elles, Shougang Concord International Entreprises (SCIE), lève des fonds sur les marchés internationaux de capitaux par le biais du rachat d'une entreprise cotée à la Bourse de Hong-kong (ses titres se sont effondrés hier). La société mère, Shougang, continue en revanche à bénéficier des avantages