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Analyse

L'Italie à l'école de l'alternance

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publié le 22 février 1995 à 0h55

La scission qui menace le Parti populaire, déchiré entre partisans

d'une alliance avec Berlusconi et tenants d'une coalition avec la gauche, amorce le remodelage du paysage politique italien autour de deux pôles.

L'Italie à l'école de l'alternance Rome, de notre correspondant - L'ORDRE DE YALTA et la présence d'un parti communiste fort avaient fait de l'Italie une démocratie bloquée, où la seule alternance possible pendant un demi-siècle fut celle des partis satellites de la Démocratie chrétienne, pilier irremplaçable de tout gouvernement. Aujourd'hui, le système politique transalpin évolue à petits pas vers le modèle en vogue dans les principaux pays européens. L'alternance est désormais possible entre deux coalitions opposées. Et les élections permettent de délimiter clairement une majorité et une opposition.

Le cartel éphémère de Berlusconi. Ce changement majeur s'est amorcé en mars 1994 avec la victoire aux législatives du Pôle des libertés. Mais, la coalition rassemblée par Berlusconi ne fut qu'un cartel éphémère, Forza Italia et la Ligue du Nord étant destinées à se déchirer pour conquérir les mêmes classes moyennes. Ensuite, les adversaires du Cavaliere ont toujours fait valoir l'inégalité du combat. Inégal, il le fut en effet. Moins pour la prétendue facilité d'accès de Berlusconi à la télévision que parce que ce «néophyte» de la politique avait compris le premier la dynamique du nouveau mode de scrutin à dominante majoritaire et l'urgence de rassembler dès le premier