Menu
Libération

Les étranges méthodes de répression carcérale font scandale au Canada

Article réservé aux abonnés
publié le 23 février 1995 à 0h54

Les étranges méthodes

de répression carcérale font scandale au Canada TREIZE ANS APRÈS avoir figuré sur la liste d'Amnesty International des pays qui infligent des sévices à leurs prisonniers, le Canada pourrait retrouver sa place dans ce club après la projection mardi soir, sur la chaîne de télévision nationale CBC, d'un documentaire vidéo montrant l'intervention d'une brigade anti-émeute uniquement composée d'hommes dans l'unique prison fédérale pour femmes de Kingston (Ontario) en avril 1994. Cette opération ­ filmée par les services correctionnels ­ était motivée par des incidents survenus les jours précédents: matelas incendiés, urine jetée aux gardiens, agression d'un gardien avec une aiguille.

Les téléspectateurs ont vu les hommes casqués bousculer les femmes, les jeter au sol, les intimider avec leurs matraques et découper leurs vêtements puis les enchaîner, nues. La vidéo montre ainsi deux hommes en train de pousser Brenda Morrison sur le sol et de déchirer son T-shirt alors qu'une gardienne découpe ses sous-vêtements. Un autre homme sectionne les bretelles du soutien-gorge de la détenue. On voit également une prisonnière nue, penchée en avant, protestant contre le froid, se débattant alors qu'un homme la plaque avec un bouclier et lui passe une chaîne à la taille.

«Dieu seul sait quel genre de plaisir sadique ils ont éprouvé à déshabiller des femmes pour ensuite brandir leurs armes au-dessus de leurs têtes», s'est interrogé Bob Bater, président d'un comité de citoyens