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Libération

Nouvelle menace de crise politique en Italie

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publié le 23 février 1995 à 0h53

LA LIRE S'EFFONDRE face au mark et un vent de crise souffle à

nouveau sur l'Italie. Le gouvernement de transition, présidé par Lamberto Dini devrait faire connaitre aujourd'hui un nouveau plan pour réduire le déficit de l'Etat de 20.000 milliards de lires supplémentaires (60 milliards de francs) et rassurer ainsi les marchés intérnationaux (lire page 41). Mais ce replâtrage budgétaire se heurte à une difficulté majeure: l'absence d'une majorité sûre au parlement pour le faire adopter dans le délai de soixante jours prévu par la constitution. Aucun parti, en effet, ne semble prêt d'assumer la paternité de mésures impopulaires. Pour Silvio Berlusconi et ses alliés, ce décret est «inique et inutile».

«La faiblesse de la lire découle du climat d'instabilité politique», a analysé le magnat de la télévision, qui a aussitôt demandé la dissolution du parlement et la tenue d'élections législatives anticipées en même temps que les éléctions régionales, en avril ou mai. La réaction de ceux qui veulent retarder le rendez-vous avec les urnes a été immédiate. Le secrétaire du PDS (ex-communiste), Massimo D'Alema, a accusé Berlusconi de faire «un chantage cynique sur la peau des Italiens». La Ligue du Nord d'Umberto Bossi a réaffirmé que Dini doit rester en place jusqu'en 1996.

De la difficulté de la situation, le président du conseil s'est entretenu hier après-midi avec le président de la République Oscar Luigi Scalfaro, qui reste néanmoins le principal opposant à de nouvelles élections. Ce