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Portrait

Bruno DELAYE. L'adieu à l'afrique d'un déçu de la «Paristroïka»

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publié le 25 février 1995 à 0h50

Les grandes dates de Bruno Delaye

Né le 8 mai 1952.

1975. Sortie de l'ENA (promotion «Léon Blum»), entrée au Quai d'Orsay.

1982. Conseiller technique de Claude Cheysson, chargé du dossier Proche-Orient.

1985. Délégué aux Affaires internationales auprès de Jean-Pierre Chevènement au ministère du Redéploiement industriel.

1987. Deuxième secrétaire à l'ambassade du Caire.

1991. Ambassadeur au Togo.

1992. Conseiller de François Mitterrand à la tête de la «cellule africaine» à l'Elysée.

PORTRAIT PAR STEPHEN SMITH et antoine gLASER

BRUNO DELAYE. Le patron de la «cellule africaine» à l'Elysée quitte ses fonctions. Proche de Cheysson et Chevènement, il rêvait de lutter contre les dictatures. En quatre ans, il a dû se résoudre au poids des lobbys.

L'adieu à l'afrique d'un déçu de la «Paristroïka»

- AU 2, RUE DE L'ELYSÉE, siège de la «cellule africaine», il a quitté son vaste bureau lumineux comme un moine quitterait une chambre de mortification: avec soulagement. «Le génie des Africains, c'est de nous impliquer dans leurs affaires, de nous pousser à faire la politique de nos états d'âme. Chez eux, on est à peine entré dans le salon qu'on se trouve déjà dans la cuisine. Après, on se fait dominer par l'affectif.»

Ce n'est plus le cas pour Bruno Delaye, ex-«golden boy» du Quai d'Orsay qui fut, à 39 ans, le plus jeune ambassadeur de France. Après quatre ans d'Afrique noire ­un au Togo puis trois à la «cellule»­, il est mûr pour le divan. «Il y a du dépit amoureux», admet-t-il. «Je me suis occupé de